La pluie battait contre les fenêtres du Terrier, créant un murmure incessant qui semblait envelopper la maison d’un voile d’intimité. À l’extérieur, le vent soufflait avec une force inhabituelle, arrachant les dernières feuilles des arbres et les envoyant en tourbillons dans l’air frais d’automne. À l’intérieur, l’atmosphère était chargée d’une chaleur réconfortante, l’odeur du pain frais et du thé flottant dans les airs.
Dans une pièce éclairée par des bougies vacillantes, Harry Potter se tenait près de la fenêtre, le regard perdu dans la nuit. Ses yeux suivaient le chemin sinueux de la rivière qui serpentait à travers la vallée, indifférente au tumulte qui l’entourait. Ses pensées étaient aussi agitées que l’eau qui se heurtait contre les pierres, inlassablement, sans jamais trouver de paix.
Il n’était plus l’adolescent qui avait affronté la terreur de Voldemort. Le temps avait fait son œuvre, emportant avec lui les souvenirs d’une guerre qu’il avait cru avoir laissée derrière lui. Mais quelque chose d’autre s’éveillait en lui, une sensation persistante, un malaise qu’il n’arrivait pas à ignorer. Un souffle d’inquiétude, une intuition sourde, qu’il ne pouvait pas simplement mettre de côté.
La lumière dans la pièce vacilla, et Harry ferma les yeux, laissant la clarté faible de la bougie se refléter dans ses souvenirs. Des visages passaient dans son esprit, des souvenirs bruts, des échos lointains de ceux qui étaient partis. Ron et Hermione. Ginny. Des rires, des pleurs, des moments partagés dans une lutte commune. Mais aujourd’hui, il n’y avait plus que le silence de la pièce, lourd de secrets qu’il ne comprenait pas encore.
Le vent souffla plus fort, et une porte grinça au loin. Harry se tourna brusquement, ses sens en alerte. Il n'y avait pourtant personne d'autre dans la maison. Le calme qui suivit était plus lourd encore, comme une attente.
Le bruit d’un livre qui se ferme doucement, un frémissement dans l’air, une lueur d’argent quelque part dans la pénombre. Un symbole ancien. Un avertissement, ou peut-être un appel.
Et Harry savait, d’une manière qu’il ne pouvait expliquer, que ce qui arrivait n’était pas seulement le poids du passé qui le rattrapait. Non, quelque chose de bien plus grand, de bien plus sombre, commençait à se tisser, dans l’ombre de ce monde qu’il avait cru réconcilié.
Il prit une profonde inspiration, se redressant. Un choix devait être fait. Bientôt.
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